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Travail au sol


Cliker Training

Cliker training
Le clicker est une méthode utilisée par les dresseurs de dauphins : comment
se faire comprendre de ce sympathique animal aquatique pour le faire
travailler ?

On peut se mettre derrière un cheval et "pousser au cul" pour qu'il saute
un obstacle (oh !) mais, concrètement, difficile de pousser un dauphin pour
qu'il passe dans un cerceau...

Les dresseurs ont donc trouvé une astuce pour se faire comprendre des
dauphins : dès que l'animal fait quelque chose de bien, le cliquer, et
récompenser (nourriture). Le clicker est un petit objet qui fait un bruit
metallique. L'animal associe le bruit métallique à l'arrivée de la récompense.

Ainsi, l'animal comprend ce qu'on veut de lui, et cherche à se faire
cliquer. Non seulement il veut faire plaisir à son dresseur, mais en plus
il est actif.

Même chose avec mon petit cheval : je ne lui fais pas subir les aides, il
choisit de bien faire pour se faire récompenser. Tout marche à la voix. La
récompense ne consiste pas que en nourriture (gratouilles).

En trois séances de 20 minutes : "petit bonhomme" s'éloigne de moi, va à 20
mètres, touche une cible avec le bout du nez, click !, revient vers moi,
récompense. Etape suivante : ramasser un foulard.

La récompense seule, sans click, ne suffit pas, car le cheval ne comprend
pas ce qui justifie la récompense : est-ce parce qu'il s'éloigne de moi ?
parce qu'il touche la cible ? parce qu'il revient vers moi ?

En résumé, le clicker est un moyen de dressage rapide, efficace, à
condition de ne jamais récompenser les comportements dangereux ou les
tentaives de dominer le dresseur.

*************************************
Je me lance dans la traduction des instructions figurant sur le site
"clickryder", écrites par Alexandra Kurland.

Si vous lisez l'anglais, le mieux est d'aller à l'original :
http://www.crisny.org/users/kurlanda


L'entraînement au clicker.

L'entraînement au clicker est une nouvelle méthode de dressage utilisant un
signal positif ou "renforcement conditionné", afin d'indiquer précisément
au cheval quand il a bien fait. Le "click" dans l'entraînement au clicker
renvoie à un petit objet qui produit un bruit métallique.


Les origines du clicker.

L'entraînement au clicker a débuté avec le dressage des dauphins. Il y a
plus de trente ans, quand les dauphins furent pour la première fois montrés
dans des aquariums, personne n'avait la moindre idée de la façon de les
dresser. Essayez d'imaginer ce que vous feriez si on vous demandait de
faire sauter un dauphin à travers un cerceau sur commande. Aucune des
méthodes traditionnelles de dressage connues à cette époque ne semblait
pouvoir s'appliquer à un animal qui pouvait à tout moment s'enfuir en
allant nager plus loin. Ces méthodes reposaient trop sur des contraintes et
des punitions, choses inutilisables sur des dauphins.

La solution était de façonner le comportement en utilisant un renforcement
positif, mais même cela posait problème. Comment dire à un dauphin que vous
avez apprécié ce qu'il vient juste de faire ? Vous pouvez lancer un poisson
dans l'eau, mais le temps qu'il le trouve, la récompense n'a plus aucun
lien avec le comportement que vous vouliez renforcer.

Ce problème a été résolu par l'introduction d'un sifflet à haute fréquence.
Le dresseur sifflait juste avant de lancer un poisson dans l'eau. Très
rapidement, les dauphins ont appris à attendre un poisson à chaque fois
qu'ils entendaient le sifflet.

L'étape suivante a été de lier le sifflement au comportement recherché. Par
exemple, si vous mettez un cerceau dans l'eau et ne sifflez que quand le
dauphin passe à côté du cerceau, rapidement le dauphin va passer
l'essentiel de son temps aux alentours du cerceau. C'est le premier pas :
le dauphin apprend que c'est le comportement qui provoque le sifflet,
lequel amène la récompense (nourriture). Une fois que ce lien est établi,
il est possible d'enseigner des comportements beaucoup plus complexes.

Le sifflet est un signal intermédiaire, un renforcement secondaire. Il
donne à l'animal une information claire et précise. Il signifie "tu as
donné la bonne réponse", "ce que tu viens juste de faire mérite une
récompense".
Ce système peut très facilement être adapté au dressage des chevaux, avec
lesquels on utilise un clicker en plastique.

Présenter le clicker au cheval.

Il y a plusieurs façons de le faire, mais généralement j'introduis le
clicker en apprenant au cheval à toucher une cible. J'utilise un cône de
chantier orange, mais vous pouvez utiliser n'importe que objet facile
d'emploi et ne présentant aucun risque pour le cheval.

Je commence par l'exercice de la cible car il est très facile pour le
cheval, et qu'il ne s'agit pas d'un exercice pratiqué dans le dressage
ordinaire. Le cheval étant dans un boxe, je présente le cône en face de
lui. Le cheval, curieux de savoir ce que c'est, renifle le cône. A
l'instant même où le cheval pose le nez sur le cône, cliquez, donnez une
récompense (nourriture au début).

Il se peut que le cheval cherche à farfouiller dans vos mains, dès lors que
de la nourriture est en jeu. S'il devient trop insistant, reculez et mettez
vous hors de portée. Son insistance à quémander de la nourriture fait
partie du processus d'apprentissage, ne vous laissez pas distraire à ce
stade. Restez dans une position de sécurité mais laissez le cheval
explorer. Il doit découvrir par lui même qu'aller directement au
"distributeur de nourriture" (vous) ne lui rapportera jamais de récompense.

Aidez votre cheval à trouver la solution. Si votre cheval tourne la tête et
l'écarte pour regarder autre chose, profitez en pour placer le cône entre
la tête du cheval et votre corps. S'il veut revenir quémander auprès de
vous, il trouvera sur son chemin le cône. Quand il le touche, cliquez,
récompensez. A force de répétition, il va soudain se rendre compte que
c'est le fait de toucher le cône qui actionne le distributeur de
nourriture, c'est-à-dire vous.

Vous pouvez voir ce moment magique où le cheval réalise que c'est lui qui
contrôle la situation, qu'il peut me faire cliquer, que tout ce qu'il a à
faire est de toucher la cible (cône).

Il va aussi apprendre quelque chose d'essentiel : il ne sera jamais cliqué
pour avoir reniflé mes doigts, tiré sur mon manteau, ou m'avoir bousculé.
Si vous avez un cheval mordilleur, le clicker est un excellent moyen de lui
apprendre les bonnes manières.
Remarques personnelles.

Je n'ai pas commencé le clicker dans le boxe mais dans le manège, "petit
bonhomme" et moi tous seuls, sans aucune distraction extérieure, surtout
pas de spectateurs. Petit bonhomme est très mordilleur, donc je le chasse
(ouvrir les doigts à hauteur des yeux) quand il cherche à mordiller pour
avoir un bout de carotte. S'il y avait des spectateurs, dès que je le
chasserais, il pourrait aller voir les gens autour du manège... qui, eux,
ne le chasseraient peut-être pas, trouvant très mignon un cheval qui vient
leur dire bonjour, donc lui donnant un bout de pain... Tout le contraire,
quoi !

Trouver la bonne récompense.

Le clicker est un signal intermédiaire. Il fait le lien entre le
comportement désiré et la récompense. La récompense n'est pas ce que JE
pense que le cheval pourrait apprécier. La récompense est tout ce que LE
CHEVAL trouverait motivant. Alors la première chose que nous devons faire
est de trouver ce que le cheval veut.

Que veut le cheval ? A la fois lancer des ruades et se tenir
tranquillement, un massage vigoureux ou un peu de temps avec son compagnon
favori, ou se rouler dans le sable. Le problème avec cette liste est
évident. Il est difficile d'utiliser ces choses dans une séance de
dressage. Vous ne pouvez laisser le cheval se rouler à chaque fois qu'il
donne une bonne réponse...

La chronologie est un autre facteur déterminant pour choisir la bonne
récompense. Sans un signal intermédiaire, les récompenses doivent être
données exactement au moment où intervient le comportement recherché. Le
délai entre le comportement et la récompense génère la confusion. Vous
croyez avoir récompensé votre cheval pour avois baissé sa tête, et lui il
croit que c'est pour avoir chassé une mouche avec sa queue... Comment
résoudre ce problème ? Très simplement, en introduisant un renforcement
secondaire.

La nourriture ou la caresse est le renforcement primaire. C'est ce que veut
le cheval. Le renforcement secondaire, ou signal intermédiaire, résulte
d'un conditionnement : le cheval l'associe à la récompense. Il indique au
cheval : "tu vas recevoir (rapidement) une récompense".

Sans un signal intermédiaire, il est très difficile d'utiliser la
nourriture avec les chevaux. Ils deviennent impatients, et la nourriture
distrait plus qu'elle n'aide. Mais avec un signal intermédiaire, vous
pouvez canaliser cette impatience et la transformer en performance. La
nourriture comme récompense marche très bien, car elle est pratique pour le
cavalier et très motivante pour le cheval.

J'utilise le clicker avec mes chevaux depuis 1993 et je suis étonnée des
résultats. Tout peut être enseigné avec le clicker, des bonnes manières de
base aux exercices de haut niveau. Le clicker se marie très bien aux autres
méthodes de dressage. Il ne remplace aucune des techniques que vous
connaissez, mais il les améliore et les renforce. L'indication très claire
par le clicker du "oui, tu as bien fait", accélère l'apprentissage et créée
un cheval heureux qui a envie d'apprendre.

Former le comportement en petites étapes.

Former le comportement, cela signifie que vous partez d'une petite tendance
à bien faire dans un certain domaine, et qu'à force de renforcer ce
comportement vous glissez progressivement vers un comportement beaucoup
plus complexe. Pour comprendre cette technique, l'entraînement des dauphins
est un bon exemple. Vous avez un dauphin qui nage dans une piscine. Vous
voulez qu'il nage à travers un cerceau que vous avez placé au milieu de la
piscine. Alors vous sifflez et lancez un poisson à chaque fois qu'il se
tourne en direction du cerceau. Puis, en retardant à chaque fois le moment
de siffler, vous obtenez qu'il nage à travers le cerceau.

Le clicker n'est qu'un signal intermédiaire, qui dit au cheval : "oui !
c'est exactement le comportement que je voulais ! mainteant je te donne une
récompense". Il ne dit rien sur la manière d'obtenir un tel comportement.

Vous pouvez ATTENDRE que le comportement ait lieu, ou vous pouvez utiliser
quelques raccourcis qui engendreront la réponse. Par exemple, pour
l'entraînement des chiens, vous n'attendez pas que le chiot s'assoie pour
le cliquer. Vous induisez le comportement en présentant un bout de
nourriture au dessus de la tête du chiot. Quand il regarde en l'air, ces
hanches s'abaissent, il s'assoit, click !, récompense. Très rapidement vous
supprimez le leurre de la nourriture, et vous obtenez un signal de la main
qui fait s'asseoir le chien.

Ce type de dressage utilise une CIBLE pour accélérer la réponse. Quand j'ai
commencé à apprendre à mon cheval à toucher une cible, je croyais juste que
c'était un tour amusant. J'ai découvert depuis que c'est un outil
incroyablement utile, qui s'applique à une très grande variété de
situations, par exemple monter dans un van, ne pas bouger (le cheval est
"attaché au sol"), obstacle, déplacements latéraux...

La cible n'est pas le seul raccourci que j'utilise. Dans le dressage des
chevaux on utilise la pression pour provoquer les réponses désirées. Par
exemple, je peux apprendre à mon cheval à reculer en tapotant ses
antérieurs avec une badine. Dès qu'il fait refluer du poids vers l'arrière,
même très peu, j'arrête de tapoter. Par définition, j'utilise un
renforcement négatif : un stimulus inconfortable ou douloureux que l'animal
peut éviter en changeant de comportement.

Les renforcements négatifs sont de grands raccourcis "formateurs", surtout
quand vous ajoutez l'indication de "bonne réponse" qu'est le clicker. Avec
le clicker, le tapotement devient une indication, une information que le
cheval utilise pour obtenir sa récompense plus rapidement. Il lui indique
ce que je veux. Le cheval apprend que la badine n'est pas là pour
l'intimider mais pour lui donner des indices pour me faire comprendre de
lui. Avec le clicker, les renforcements négatifs ne sont plus associés à
l'adversité mais deviennent une source d'informations.

Apprendre à reculer est très important au début de l'apprentissage du
clicker. Je dis au cheval que le meilleur moyen d'actionner le distributeur
de nourriture est de s'en éloigner.

Si vous voulez apprendre un comportement complexe à votre cheval, commencez
toujours par des exercices très simples.

le livre d'Alexandra Kurland :
"Clicker training for your horse", dont j'entends beaucoup de bien, mais
que je n'ai pas encore...

Le clicker semble avoir donné de bons résultats pour les chevaux peureux :
la cible est tout simplement l'objet qui leur fait peur, par exemple la
cravache. Mais si ça fait trop d'émotions d'un coup, la cible peut être un
objet familier, auprès duquel on place la cravache, de plus en plus près.

Au début, la nourriture facilite l'apprentissage, mais on la remplace
progressivement par des gratouillis, etc. On cesse de cliquer les
comportements acquis.

Par exemple, j'apprends à un poulain à donner les pieds pour les curer :
cliquer le lever du pied, puis uniquement le donner du pied dans la main,
puis ne cliquer que si le poulain laisse le pied suffisamment longtemps
pour que je cure. Quand c'est de la routine, je ne clique plus. Le clicker
ne sert que pour apprendre au cheval des comportements nouveaux... Sinon,
si on clique tout ce qui est bien fait, on passe sa vie à cliquer ! Mias on
peut continuer ç gratouiller le garrot ou la nuque pour des comportements
bien affectués même si c'est de la routine... enfin, moi, je suis pour !

Le clicker peut être n'importe quel objet qui fait un bruit métallique, à
condition qu'il soit facile d'utilisation. Le mein est une petit grenouille
en méta, qu'on peut accrocher au poignet pour avoir les deux mains libres.
Je l'ai trouvée à Nature et Découvertes.

Si le cheval a peur du bruit métallique, il est possible de le lui faire
entendre pendant qu'il mange sa ration, comme ça il dédramatise et associe
nourriture et click.

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