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join-up
porc-épic
S'initier a la methode Pat Parelli
Monter sans filet
Les "nouveaux maîtres"

join-up
En quelques mots, le join-up c'est repousser le cheval (sans le toucher) jusqu'a ce qu'il finisse par venir à vous. C'est exactement le comportement qu'adopte un cheval dominant pour se faire respecter. En clair, le but est que le dominant, se soit vous, et quand c'est bien fait, votre cheval vous donne une confiance absolue. Dans un troupeau les dominés vont toujours vers le dominant pour se rassurer. En pratique cela évite de courir pendant des heures après votre cheval quand il est au pré,après une bonne séance, il viendra directement à vous, de plus dans n'importe quelle situation en extérieur par exemple, même si le cheval appréhende une difficulté, il vous suivra. En poussant à l'extrème, il est possible de faire passer un cheval dans le feu (sisi) mais pour cela il faut que le cheval soit en total confiance et protégé (sisi, nous l'avons déjà fait à plusieurs reprise avec Anne et en plus avec des chevaux de club).
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Le join-up est une méthode basée sur le comportement naturel du cheval, utilisée
pour obtenir sa soumission et sa confiance, sans brutalité. Elle est utilisée
aux USA notamment par Monty ROBERTS, mais est aussi, avec quelques différences,
à la base de la méthode de débourrage éthologique de l'italien Bino Jacopo GENTILI.

Tout se passe dans un 'round pen', c'est à dire un corral rond d'environ 20
mètres de diamètre. L'homme y imite le comportement du cheval dominant, et
est
donc positionné au centre du round pen, comme le cheval dominant au centre de sa
harde. Le cheval, lui, est maintenu au bord du cercle, éloigné du dominant, ce
qui représente pour lui une position d'insécurité: c'est comme s'il était en
dehors de la harde, devenant alors une proie facile pour les prédateurs.
Le principe consiste donc à imiter le comportement d'un cheval dominant
voulant corriger un dominé pour son insoumission: il faut chasser le cheval au bord
du cercle et le forcer à galoper (Au deux mains, mais le cheval ne doit pas
changer de main de sa propre initiative.), soit avec le langage corporel, soit avec
une longue corde (On ne frappe pas le cheval avec, bien s r...), jusqu'à ce que
celui-ci exprime par son langage corporel qu'il se soumet:
- Il doit prèter une attention soutenue au dresseur, avec son regard et ses
oreilles: un cheval ne prète aucune attention à un subordonné, mais est par
contre comme 'focalisé' sur un dominant, qui représente pour lui l'autorité
et la sécurité.
- Il abaisse son encolure et sa tète vers le sol (Ne pas confondre cette
attitude avec la posture de conduite des étalons).
- Il m,chouille et se lèche les lèvres.
Une fois que ces signes on été obtenus, le dresseur invite le cheval à venir
à lui par son langage corporel; c'est le cheval qui doit venir à l'homme, et
non le contraire. Je ne sais plus trop ce que fait M. ROBERTS à ce moment là,
mais chez GENTILI il faut rassurer le cheval et lui montrer que l'on est là pour
le protéger, en imitant les caresses que la jument donne au nouveau-né à sa
naissance. Le test final pour voir si le join-up a marché, c'est de se déplacer dans le
corral: le cheval doit spontanément suive l'homme, comme il suivrait un
cheval dominant, auquel il accorde sa confiance en échange de sa protection.
comment se comporte la personne qui pratique le join-up?
pendant que le cheval court, il doit assumer une position assez agressive,
cad regarder le cheval dans les yeux et ne jamais le quitter des yeux. une fois
que le cheval montre les signes de soumission, la personne se détourne
complètement et montre son dos au cheval. on attend jusqu'à ce que le cheval se
rapproche, et il se rapprochera toujours de l'arrière, jamais de devant et du côté.
*Le test final pour voir si le join-up a marché, c'est de se déplacer dans
le corral: le cheval doit spontanément suive l'homme, comme il suivrait un
cheval dominant, auquel il accorde sa confiance en échange de sa protection.*
Csilla le fait à tous les coups, mais parfois il faut attendre un moment.
surtout dehors dans la carrière (divisée en deux par un ruban), il y a une
petite feuille par terre qu'elle m,chouille, puis elle regarde à droite et à
gauche... mais elle se rapproche à la fin! si le cheval ne se rapproche pas
tout de suite, il faut rester ferme et attendre sans l'appeler. on peut se
retourner un moment pour voir où est le cheval, mais lui montrer le dos aussitôt. si
le cheval ne vient pas, recommencer l'exercice à zéro.
En fait c'est du cheval que vient le niveau difficulté: plus il a un rang élevé
dans la hiérarchie de dominance, plus il faut que le dresseur soit convaincant
dans son rôle de cheval dominant et augmente l'intensité des pressions. Il sera
assez facile de faire se soumettre un hongre ou une jument ayant un rang peu
élevé dans la hiérarchie, par contre, il faudra en faire bien plus pour
détrôner un étalon, surtout s'il est dominant. Dans ce dernier cas, cela n'est
pas sans risque, le cheval pouvant très bien essayer de charger.
L'important est donc de savoir doser les pressions que l'on exerce sur le
cheval: il faut en faire suffisamment pour l'obliger à bouger, mais savoir
s'arrêter avant qu'il ne panique.
Moi je l'ai pratiqué et mon cheval a toujours montré tous les signes décrits
par Monty. C'est vrai que ce n'est pas difficile à faire si tu lis
attentivement l'explication de Monty dans son livre et le langage physique que
le cheval doit montrer. si tu fais ça sans violence, cad en touchant le cheval
avec la longe/chambrière sans le battre, aucun problème, tu ne peux rien faire
de mal. mais sache que le join-up n'est pas quelque chose à faire
quotidiennement, mais seulement de temps à autre, car ce n'est qu'une
démonstration de dominance. moi je l'ai fait ma jument, car au début elle
refusait de se faire longer et faisait plein de bêtises qui me faisaient monter
la moutarde au nez (ce qui n'est pas bien du tout quand on a un jeune cheval).
après le join-up ça marchait beaucoup mieux. ensuite, j'ai fait le join-up
avant la préparation au débourrage. donc je l'ai fait quand il s'agissait
d'entamer une nouvelle étape dans l'éducation du cheval, mais après il faut se
remettre à longer calmement, très calmement, sinon ça stresse trop le cheval.


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le join-up n'est pas un "truc de nouveau maître", mais un exercice de horseman
en général, dérivé du comportement de la jument-chef d'une harde dans la nature.
pour les nouveaux maîtres, oui, il y a de bons et de mauvais, et je n'en connais
qu'un qui fait très gourou: Fred Rai, un allemand; Monty Roberts est très discuté,
car il paraît qu'il a beaucoup menti dans sa biographie (surtout ces histoires
des grands acteurs...), mais au moins, il a bien décrit comment se passe le
join-up dans une harde et il a expliqué en détail comment on peut imiter la
jument-chef en tant qu'humain. Hempfling, on en a déjà discuté, il se comporte
un peu comme gourou, mais sa méthode n'est pas pour autant mauvaise. seulement,
c'est plutôt pour quelqu'un qui s'y connaît déjà en NH, pas pour un débutant
dans le domaine. je dirais donc que chaque nouveau maître, connu ou pas connu,
a quelque chose d'intéressant à nous enseigner. donc, lis des livres et
saisis-en le mieux pour toi et ton cheval. c'est ce que je fais et ca marche
bien.
et pour ceux qui s'intéressent à la pratique du join-up, avant tout, je répète
encore et toujours, faites-le seulement si votre cheval ne vous respecte pas,
comme c'était le cas avec Laurence et Lothar (bravo Laurence). s'il est seulement
un peu inattentif, il vaut mieux faire d'autres exercices de travail au sol,
comme je l'ai recommandé à Céline (c'était bien elle?). le join-up signifie
stress, surtout au niveau psychologique, alors si vous avez un cheval qui ne
vous pose pas de problème, mais vous souhaitez seulement qu'il vous écoute
davantage, ce n'est pas nécessaire de faire un join-up, car ca signifierait
de le mettre sous stress sans nécessité et en plus, le cheval ne comprendrait
plus rien.

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*Mais je ne pensais pas au join up pour atténuer un tempérament trop fort par
rapport à  moi.
C'est seulement que je trouve qu'il ne me respecte pas
toujours comme il devrait.
Il n'est pas agressif, il s'en fout, c'est
tout.*

quand tu te promènes à  pied avec lui, en manège, reste-t-il à  côté
de toi? est-ce qu'il s'arrête en même temps que toi? si c'est oui à  chaque fois,
tu n'as pas besoin de join-up - trop de stress - mais de quelques petits
exercices de dominance. sinon, je te conseille de faire un seul join-up, car
après, le cheval va te suivre et s'arrêter avec toi et c'est un effet durable en
général. je répète, le join-up c'est de mettre le cheval sous stress pour
l'accueillir avec gentillesse et caresses après. pour faire avancer un cheval un
peu fainéant, il faut faire "beaucoup de bruit", cad agiter la chambrière dans
toutes les directions, voire la faire claquer (sans toucher le cheval d'abord)
et adopter une position aggressive (sauter dans sa direction, le regarder droit
dans les yeux). ensuite, quand le cheval est sur le cercle, il faut que le
cheval reste en marche, cad au trot ou au galop. là  tu prends la chambrière ou
une corde et tu touches la croupe du cheval avec. seulement toucher, ni frapper,
ni faire fort. ceci 2-3 fois par tour. ca devrait marcher aussi avec un cheval
fainéant une fois qu'il a compris le jeu.

*J'ai aussi pensé à  faire avec
lui des exercices qui pourraient l'amuser.*

alors pourquoi ne pas essayer
les exercices de travail au sol et de cirque? plus on enseigne au cheval, plus
il devient attentif.

* C'est pour cela que je
voudrais découvrir
l'équitation western, pour pouvoir reproduire des exercices ludiques avec lui.
Tu penses que c'est une bonne idée??*

absolument!
en western, le
cheval apprend à  être plus indépendent et à  réfléchir lui-même. le western
laisse beaucoup de liberté au cheval tout en lui apprenant d'obéir au cavalier
quand même. en fait, j'ai parlé à  une cavalière qui an un cheval hongrois aussi.
avant, elle faisait du dressage allemand avec lui. déjà  par nature, le cheval
n'était pas exubérant de tempérament, mais aussi dans sa harde, il était plutôt
patraque et l'avant-dernier dans la hiérarchie. ensuite, la cavalière l'a mis au
western. résultat, le cheval a perdu toutes ses vices, il est beaucoup plus
attentif et dans sa harde - toujours la même - il est devenu deuxième dans la
hiérarchie.
pour un cheval phlégmatique je pourrais aussi te conseiller la
système Chiron qui, normalement, est pour le saut d'obstacles, mais la position
que l'on prend dans la selle donne beaucoup d'impulsion et est donc très
stimulante pour un cheval paresseux. quand je monte un tel cheval, les premiers
minutes j'assume dans cette position pour le réveiller. mais je vais en parler
plus une autre fois si ca intéresse encore d'autres. pour plus de précision, il
s'agit d'un système de saut d'obstacle très proche du maà®tre Caprilli (duquel
les sauteurs d'aujourd'hui se sont bien éloignés) qui donne plein de liberté au
cheval; il apprend à  sauter super bien, même sur une corde ou un obstacle tout
étroit, et même sans rien sur la tête si on veut. j'ai essayé moi-même plusieurs
stages et c'est grà¢ce à  ca que j'ai perdu toute ma trouille devant les
obstacles.


******************************
Je n'ai jamais réalisé un joint up dans les règles de l'art avec Come On car je
n'en ai jamais eut besoin.
Mais ce que j'ai retenus, de très important et qui me rends des services
inestimable dans ma relation avec mon cheval est "ce sentiment de solitude ou
d'être exclus" que le cheval déteste.
Mon cheval a eut un jour l'idée vicieuse de me charger et au dernier moment se
retourner et me menacer de prêt avec ses postérieurs, deux fois de suite, à la
deuxième, j'avais la certitude que ce n'était pas un accident. Ma réaction a été
plus instinctive que réfléchie, je lui ai foncé dessus pour " le mordre? " me
rendant compte de ce que je faisais et au vu de la réaction du cheval, j'ai
décidé à ce moment là, de me la jouer à la Monty Roberts ! ;-)
J'ai donc chassé mon cheval avec des grands gestes agressifs, au bouts d'une
quinzaine de minutes, j'ai remarqués les signes de soumission ? détente ? que
décris MR dans son livre. Quoi qu'il en soit, j'ai réellement découvert des
choses intéressantes, Come On était plus conciliant, et me regardait d'un autre
regard... et bien sur ne m'a plus jamais menacé.
La différence est très minime, je ne sais pas comment te l'expliquer, mais
depuis ce jour, un truc a changé dans notre relation, j'ai l'impression que mon
cheval à encore plus confiance en moi.
2 eme joint up :
La semaine passé je vais chercher Come On au parc, qui trouve que je suis trop
pressée de le remettre au box, en fait je voulais le monter. Il fichait le camp
dés que j'arrivais à portée de licol en s'amusant comme un fou...( la aussi avec
le temps, je remarque des expressions chez mon cheval... dites que je suis
folle, ne vous gênez pas, mais le jour ou j'ai la preuve que je me trompe, je
vous le dirais aussi simplement que je suis certaine de ces faits aujourd'hui),
Donc Come On s'enfuyait en faisant le clown...ne voulant pas devenir
complètement ridicule au yeux de mon cheval :-) je décide de me la rejouer à la
MR, je m'assied parterre et attend... ben vous me croirez si vous voulez, mon
cheval n'est pas très curieux, il est partit brouter un peu plus loin sans
s'occuper de moi ! Déception! 15 minutes plus tard, on en était toujours au même
point,
Alors j'y retourne, Come On se barre à nouveau, je sentais que ça devenait un
défis, l'un ou l'autre devait gagner... ben j'aime pas perdre!
Alors je lui re fonce dessus, je le chasse, Come On s'est directement mit en
volte autours de moi ( au milieu du champs ) au trot... ou bout de trois tours (
ça été très rapide ) il a montré les même signes. je lui ai demandé de passer au
pas puis de s'arrêter... j'ai attendus, toujours en le regardant et petit à
petit j'ai lassé mon regard tomber au sol, à ce moment Come On a fait un pas
vers moi, j'ai su que c'était gagné, j'y suis allée franchement en lui parlant
doucement, je lui ai passé le licol, et je l'ai félicité... il m'a suivi sans
problème.

Coïncidence ?

****************************************
non, désolée, mais un join-up à la longe n'est pas possible. ou tu longes ou
tu fais un join-up, mais les 2 ensemble, ca ne marche pas. si tu comprends
le sens du join-up et si tu considères comment ca se passe dans une harde
dans la nature, tu peux t'imaginer que le cheval doit se retrouver dans une
confusion totale: c'est quoi ca, d'un côté elle me chasse, mais de l'autre
côté elle me tient et elle me tire? qu'est-ce qu'elle me veut? simplement,
le cheval t'arracherait la longe de la main, avec le résultat qu'il ne
serait plus possible de le longer plus tard, simplement parce qu'il ne
comprend pas ce que tu lui veux.
un espace clos et pas trop grand est indispensable pour le join-up.
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porc-épic
j'ai encore une petite précision pour vous concernant le porc-épic.
le porc-épic fait part des 7 jeux de Pat Parelli et a comme but de déplacer
le cheval rien qu'avec un signe de l'index, sans même le toucher, que ce
soit pour tourner les fesses, pour reculer ou pour les déplacements
latéraux. selon Parelli on commence doucement en donnant une pression du
doigt; s'il ne buge pas - plus fort, s'il ne bouge pas, avec l'aide de la
corde etc... jusquà ce que le cheval bouge. et ensuite, on caresse l'endroit
touché comme l'a décrit Karine. plus tard, tu n'as qu'à bouger tes index et
le cheval se déplacera. selon Parelli on serait même capable d'inciter le
cheval à tourner les fesses rien qu'en fixant la hanche des yeux. je ne sais
pas si ca marche, je n'en suis pas là.
si tu veux en savoir davantage sur les 7 jeux, on en a déjà discuté ici et
il y aura sûrement quelqu'un qui puisse t'indiquer un site. en plus, le
livre de Parelli devrait bientôt sortir en francais ou il est même déjà
sorti entre-temps.
je sais que j'ai déjà souvent mentionné Parelli et je sais aussi qu'il y a
d'autres très bons maîtres, mais je trouve le PNH bien facile à comprendre
et très pratique, donc je mentionne Parelli pas pour lui faire de la pub
(non, je ne suis ni éditrice ni membre d'une fédération PNH etc.), mais
parce qu'il est facilement compréhensible et c'est fun de jouer à ces jeux
avec son cheval.

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S'initier a la methode Pat Parelli
Les sept jeux.
Par Nathalie Pilley-Mirande
Extrait de Cheval Magazine Nos 296 & 297
Rappelons-le: pour Pat Parelli, le travail au sol est fondamental, et trop
souvent neglige dans l'enseignement classique. C'est aux côtes de son
cheval, bien avant de monter sur son dos, que le cavalier peut obtenir de
lui le respect et l'attention indispensables. Pour debuter, Parelli propose
aux cavaliers une serie de sept "jeux", en longe, que nous vous invitons a
pratiquer avec votre cheval. Bases sur la psychologie du cheval en tant que
proie constamment a la recherche de son confort et de sa securite, ce sont
les memes jeux que pratiquent les chevaux entre eux afin de creer un ordre
hierarchique.
Ils vous permettront d'etablir avec votre cheval une relation fondee sur
l'amitie, la confiance et la dominance.
Utilisez une longe d'environ 3,50 m pour commencer, puis de 6,50m et 13,50m
au fur et a mesure que vous progressez, et que vous obtenez plus de respect
de la part de votre cheval.
Jeu n° 1 : Jeu de l'amitie
Jeu n°2 : Jeu du porc-epic
Jeu n° 3 : Le jeu de "chasse-chasse"
Jeu n°4 : jeu du yo-yo
Jeu n° 5 : Le jeu du cercle
Jeu n° 6 : Le jeu lateral
Jeu n° 7 : Le jeu du corridor
Jeu n° 1 : Jeu de l'amitie
Ce jeu a pour but de prouver a votre cheval que vous ne lui feriez pas de
mal, meme si vous le pouviez. Plutôt que de le caresser simplement, ou
d'aller et venir calmement autour de lui, il s'agit de l'exposer a des
situations qui lui font peur, afin de lui prouver que ces situations ne vont
pas lui faire de mal. Commencez par le caresser absolument partout, et pas
seulement sur la tete ou l'encolure, on entend trop souvent des cavaliers
dire "mon cheval est adorable, mais il ne supporte pas que je lui touche les
oreilles", par exemple, et s'en accommoder ! Ce que vous n'accepteriez pas
de votre chien ou de votre chat, pourquoi l'accepteriez-vous de votre cheval
? s'il a confiance en vous, il doit accepter d'etre touche partout, meme sur
ses points sensibles*.
Aussi souvent que possible, testez la gentillesse et la cooperation de votre
cheval : caressez-le sur tout le corps avec un sac en plastique crissant ;
lancez une longe autour de ses jambes, pardessus son dos et sa tete; jetez
le tapis de selle, ou encore un impermeable, plusieurs fois de suite sur son
dos ; sautillez et gambadez tout autour de lui... Il y a des centaines de
facons de jouer a ce jeu, que vous developperez au fil de votre experience.
Le secret est d'adopter un rythme regulier, car cela donne confiance au
cheval en lui permettant d'anticiper. Conservez ce rythme jusqu'a ce que
votre cheval realise qu'il n'y a, en fait, rien d'inquietant, et qu'il soit
capable de rester parfaite-ment immobile. Enfin, prenez garde a ce que la
longe soit assez lâche, afin qu'il ne se sente pas prisonnier.
Il est conseille de pratiquer ce jeu en intermede entre les six autres, pour
rassurer votre cheval et maintenir l'equilibre entre la dominance et
l'amitie.
* Il s'agit ici d'un travail d'approche, a effectuer en douceur et toujours
avec prudence.
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Jeu n°2 : Jeu du porc-epic
Les chevaux ont un "reflexe d'opposition" inscrit dans leurs genes, qu'ils
utilisent lorsqu'ils sont pris au piege. Il s'agit de leur instinct a se
debattre contre toute pression, quelle qu'elle soit (licol, mors, jambe..),
et a tenter de la repousser par la force. C'est la raison pour laquelle de
nombreux chevaux "tirent", ou encore ont la hantise des petits espaces comme
les vans : ils sont claustrophobes, et cette attitude correspond a une
strategie de survie.
Le jeu du porc-epic apprend a votre cheval a ceder ou a s'ecarter de la
pression, en l'occurrence celle de vos doigts. Mais au lieu d'effectuer un
mouvement repetitif, comme le font la plupart des gens, il faut, au
contraire, exercer une pression continue. Le cheval va alors comprendre
qu'en prenant lui- meme la responsabilite de s'ecarter de la pression, il
trouve son propre confort.
Attention : les chevaux sont tres forts a ce petit jeu, ils vous defient
pour voir qui cedera le premier ! Ancrez- vous donc bien solidement les deux
pieds dans le sol, et assurez-vous qu'au moment precis où votre cheval
bouge, il sera immediatement delivre de la pression. Commencez par une
pression tres douce du bout des doigts, puis augmentez lentement et
regulierement la pression, jusqu'a ce que vous sentiez votre cheval ceder.
Des qu'il cede (meme un infime deplacement), caressez le point sur lequel
vous avez presse. Vous verrez que, rapidement, votre cheval sera perceptible
a une tres legere pression, et n'offrira plus aucune resistance. si c'est un
cheval qui a tendance a "bousculer", utilisez au debut un objet dur que vous
tiendrez entre vos doigts. Progressivement, vous devriez etre capable de le
mobiliser vers l'avant, vers l'arriere, sur les côtes, et de lui faire
baisser et lever la tete, rien qu'avec la pression moderee et continue de
vos doigts. Assurez-vous qu'il accompagne la pression (et non qu'il la
fuit), et qu'il s'immobilise lorsque vous caressez les endroits en question.
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Jeu n° 3 : Le jeu de "chasse-chasse"
les chevaux se "chassent" constamment les uns les autres, d'un regard, d'un
mouvement de l'oreille, d'un claquement de la queue ou en levant un
posterieur. Ce langage corporel signifie clairement : " si tu ne t'ecartes
pas, tu vas connaitre le goût de mes dents ou de mon sabot !"
Le jeu de "chasse-chasse" vient apres celui du porc-epic, car le cheval doit
apprendre a s'ecarter de votre pression physique avant votre pression
mentale. Il s'agit d'un langage de la suggestion : si le cheval ne cede pas
a votre suggestion, il va automatiquement se heurter a la pression physique
d'une longe qui tournoie, d'une cravache levee ou de votre main.
Vous ne cherchez pas a le heurter. Mais s'il ne s'ecarte pas, cela va le
heurter... Il y a la une nette difference, que le cheval comprend
parfaitement !
Si vous frappez un cheval avec intention, il vous en voudra et se rebiffera
peut- etre. Pire encore, il ne comprendra pas la punition. Mais si vous lui
suggerez qu'il s'ecarte d'un objet physique et qu'au lieu de le faire, il
fonce droit dedans, il apprendra par lui-meme qu'il aurait mieux fait de
s'en ecarter. Le fait de se heurter (ou non) est sous sa responsabilite, ce
n'est pas a vous qu'il s'en prendra, et il s'ecartera, de lui-meme, a la
seconde ou a la troisieme fois. Ne commettez pas l'erreur de mentir a votre
cheval, en lui faisant croire qu'il va se heurter a l'objet physique, et en
ôtant celui-ci au dernier moment. Le cheval penserait que vous ne respectez
pas le contrat, que vous n'allez pas au bout de vos suggestions, et cela
l'empecherait de vous respecter. Il a besoin de savoir que son leader ne
ment pas, qu'il est loyal et juste - exactement comme le serait le cheval
dominant.
Entrainez-vous a faire reculer votre cheval en secouant vos doigts dans sa
direction (comme si vous envoyiez de l'eau) ; place au niveau de son epaule,
suggerez-lui d'eloigner la tete en pointant un doigt vers son oeil ; enfin,
toujours dans la meme position, faites-le pivoter sur son arriere-main de
telle sorte qu'il se retrouve face a vous. Pour cela, faites tournoyer le
bout de la longe en direction de sa croupe, que vous tapoterez
eventuellement au passage. Lorsqu'il vous fait face, caressez-lui la tete,
laissez-lui realiser qu'il a fait ce que vous souhaitiez, puis recommencez.
Au bout de quelque temps, votre cheval se deplacera automatiquement pour
vous faire face, des que vous dirigerez un regard appuye sur son
arriere-main.
S'initier a la methode Pat Parelli (Suite)
Les quatre jeux que nous vous presentons ce mois-ci illustrent bien la
methode de travail en longe de Pat Parelli. On se rendra vite compte qu'il
ne s'agit pas d'une seance de longe traditionnelle, telle qu'on a coutume de
la pratiquer chez nous. En effet, pour Parelli, ce genre de seance où l'on
demande au cheval de tourner en rond sur un meme cercle (et, trop souvent,
sur le seul côte gauche ! ) est abrutissant, car si le corps est exerce, le
mental, lui, est totalement neglige. Au contraire, explique-t-il, "il faut
travailler sur le mental du cheval, et laisser son corps suivre. " Pour
cela, on doit aborder les choses de facon ludique, et toujours donner au
cheval une tâche a accomplir au lieu de lui imposer des exercices monotones,
a pratiquer comme une machine ou un robot. Parelli a donc mis au point des
techniques de longe dites "laterales" (lateral longeing en anglais), qui
consistent a apprendre au cheval a s'eloigner et a se rapprocher de l'homme,
dans toutes les directions, en s'ecartant de la pression. Ces techniques
sont basees sur les mouvements naturels du cheval en liberte, ce qu'il fait
dans le troupeau pour amener les autres chevaux a le respecter et a lui
obeir. Elles permettent d'obtenir le respect et l'attention de l'animal
envers l'homme, ce que les cavaliers presses ne prennent pas toujours le
temps de rechercher...
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Jeu n°4 : jeu du yo-yo
Il s'agit d'envoyer votre cheval vers l'arriere et le faire revenir en avant
sur une ligne droite, en le sollicitant simplement avec la longe. Meme si,
au depart, le trace n'est pas parfaitement rectiligne, c'est cela qu'il
faudra obtenir.
Certains chevaux viennent facilement a vous, mais rechignent a reculer.
D'autres reculent rapidement, mais ne reviennent pas en avant. Le jeu du
yo-yo agit sur cet equilibre.
Tenez-vous face a votre cheval, et agitez la longe pour lui demander de
reculer. Commencez tout doucement, puis accentuez le mouvement jusqu'a ce
que le licol entier soit secoue, et donne au cheval une sensation
d'inconfort. Au moment precis où il fait mine de reculer pour en etre
delivre, cessez immediatement la secousse et felicitez-le.
Recommencez doucement, accentuez jusqu'a ce qu'il fasse un pas en arriere,
et cessez. Recommencez , jusqu'a ce qu'il ait bien compris le principe.
Demandez-lui de reculer un ou deux pas, puis deux autres, jusqu'a ce qu'il
soit totalement en bout de longe. Maintenant, invitez-le a revenir vers
vous. Peignez la longe avec vos mains lâches, en rythme, en serrant
progressivement un peu plus fort jusqu'a ce qu'il fasse un pas en avant. Des
qu'il amorce ce pas, ouvrez les mains a nouveau et gardez le rythme. Une
fois qu'il a remonte toute la longe, arretez et caressez-le. Faites-le
reculer et avancer ainsi jusqu'a ce qu'il soit "soft", comme on dit en
anglais, c'est-a-dire sans resistance aucune.
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Jeu n° 5 : Le jeu du cercle
La plupart des gens croient qu'il s'agit d'une seance de longe, mais le jeu
du cercle est beaucoup plus que cela. C'est un exercice autant mental que
physique, où le cheval apprend que maintenir l'allure jusqu'a ce que vous
lui demandiez d'en changer est de sa propre responsabilite. Mettez votre
cheval sur un cercle, et demandez-lui de trotter, par exemple. Le secret de
ce jeu consiste a le laisser tranquille tant qu'il fait ce que vous voulez.
En revanche, quand il modifie son attitude, imposez-lui quelque chose. A
chaque fois qu'il change d'allure (par exemple, s'il repasse au pas, ou se
met au galop), ramenez-le au centre, et renvoyez-le sur le cercle. Faites
cela aussi souvent que necessaire. Il apprendra ainsi que rester sur le
cercle, sans modifier son attitude, est le meilleur moyen de garder son
confort.
Pensez a demander 2 tours minimum, 4 tours maximum. s'il peut effectuer 2
tours a la meme cadence, sans aide ni intervention, cela prouve qu'il montre
du respect et de la responsabilite. Au-dela de 4 tours, un cheval commence a
s'ennuyer. Si vous voulez qu'il fasse plus de 4 tours, soyez imaginatif et
utilisez des obstacles, un sol inegal, differentes longueurs de longe, etc.
N'oubliez jamais d'aborder les choses du point de vue du cheval ! D'une
facon generale, pensez a le longer avec originalite : faites-lui enjamber
une barre ou un tronc d'arbre, traverser un ruisseau, contourner un
abreuvoir...
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Jeu n° 6 : Le jeu lateral
Au mieux votre cheval reculera et fera des pas lateraux, au mieux il fera
tout le reste ! Votre cheval etant en longe, vous pouvez vous entrainer a le
mobiliser lateralement. Une longe de 6,50 metres est ideale pour commencer.
Positionnez-le face a un mur ou une barriere, pour l'empecher d'avancer, et
tenez la longe assez loin du licol. Demandez-lui de s'ecarter de vous
lateralement, en faisant tournoyer le bout de la longe alternativement en
direction de son nez (zone 1) et de son arriere-main (zone 4).
Au bout de quelques instants, votre cheval va deplacer une partie de son
corps, puis l'autre. Progressivement, il se deplacera d'un seul bloc, et
vous n'aurez meme plus besoin d'alterner le balancement de la longe vers
chaque zone. Il vous suffira de faire tournoyer la longe en direction du
milieu de son corps pour qu'il fasse le rapprochement, et s'ecarte
lateralement. En fait, si vous avez bien maitrise le jeu de "chasse-chasse"
(jeu n° 3, cf article precedent ), vous devriez meme etre capable de le
faire se deplacer sur une simple sollicitation gestuelle (doigt pointe en
direction de son oeil pour lui suggerer de s'ecarter). Lors de ce jeu,
assurez-vous qu'il se deplace lateralement aussi bien a droite qu'a gauche.
Les chevaux etant souvent plus receptifs d'un côte que de l'autre, n'hesitez
pas a travailler davantage le côte le plus "raide".
Jeu n° 7 : Le jeu du corridor
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Jeu n° 7 : Le jeu du corridor
Parce qu'ils sont claustrophobes, les chevaux detestent les espaces etroits
ou confines : passer une porte, se faufiler dans une stalle de soins
veterinaires, monter dans un van etroit, etc., tourne parfois a la
catastrophe. Ce jeu aidera votre cheval a etre plus audacieux dans ce genre
de situation.
Placez-vous face a un mur ou une barriere, a une distance d'environ 6
metres, et demandez a votre cheval de passer entre vous et la barriere, en
utilisant les techniques habituelles de "lateral longeing" : si le cheval
est a votre droite, etendez votre bras gauche pour lui suggerer de le
"suivre", et avec la main droite faites tournoyer le bout de la longe en
direction de son garrot. S'il recule, ne cessez surtout pas de faire
tournoyer la longe, mais continuez le mouvement, quitte a etre un peu
"traine" sur quelques metres. Assurez-vous que vous lui offrez du confort de
l'autre côte du "corridor", en laissant suffisamment de jeu a l'extremite de
la longe.
S'il est passe sans probleme, felicitez-le, puis reduisez la distance et
faites-le passer a nouveau. En revanche, s'il a montre des difficultes pour
passer, repetez l'exercice avec la meme distance, jusqu'a ce qu'il comprenne
qu'il n'y a aucun danger. Plus votre cheval devient confiant, plus vous
reduirez l'espace, jusqu'a atteindre un ecart d'environ 90 centimetres entre
vous et la barriere.
Ensuite, faites-le tourner, et invitez-le a revenir dans l'autre sens.
Entrainez-vous jusqu'a ce que le passage se fasse sans difficulte aucune,
dans les deux sens, et meme a differentes allures.
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Monter sans filet
Comment ca marche ?

par Veronique de Saint-Vaulry

Un cheval qui travaille sans filet, ca fait rever Mais gare aux fausses
impressions ! Ce n'est pas un miracle mais seulement le resultat d'une
education bien menee. Et, malgre les apparences, la douceur n¹est pas
forcement au rendez-vousS


Monte sur un cheval nu, Pat Parelli travaille le betail, enchaîne spins et
changements de pied, puis saute dans un camion en marche. sans selle ni
bride, K.F. Hempfling guide son petit Janosch sur les chemins, suivi de deux
chevaux en liberte. Partout en France, des cavaliers de spectacle proposent
des demonstrations "tete nue", avec un succes toujours renouvele. Car c¹est
automatique : lorsque le cavalier se penche pour retirer la bride de sa
monture, autour de lui, les machoires tombent et les yeux sont exorbites.
L'effet est garanti ! Le public s'imagine en effet, assez naïvement, qu'une
fois le mors retire, il ne reste plus a l'homme aucun moyen de pression sur
sa monture, et que celle-ci accepte d'obeir par amitie pure, ou peut-etre
par magie. soigneusement entretenue par certains, cette illusion remet si
dangereusement en cause les fondements logiques de notre relation avec le
cheval qu'il paraît necessaire de soulever un coin du voile...

Monter en licol
sans aller jusqu'a monter "tete nue", beaucoup d'amateurs tentent
l'experience de l'equitation en licol, percue comme un premier pas vers plus
de douceur. En effet, au lieu de se concentrer sur quelques centimetres
carres de muqueuses, parle biais d'aciers rigides, les pressions se
repartissent desormais moelleusement sur une large surface de chanfrein...
A peu pres comme si le cheval portait un mors beaucoup plus doux. Le
resultat est previsible : tant que le licol ne sert qu'a communiquer, tout
se passe gentiment. Mais lorsqu'un desaccord finit par surgir, on retrouve
le cavalier en train de tirer sur sa corde a pleins biceps ! Paradoxal pour
quelqu'un qui cherchait plus de douceur ! Et le pire, c'est qu'ayant
constate le manque d'arguments de son pilote, le cheval risque de contester
ses demandes de plus en plus souvent. Une realite qui pousse les cavaliers
a opter pour des solutions moins confortables que le simple licol d'ecurie :
par exemple, une muserolle placee plus bas sur le nez, ou plus rigide, ou
plus fine pour concentrer la pression. Ce qui n'empeche pas, bien sur,
d'economiser ses actions de mains, pour eviter de blaser la sensibilite du
cheval. En equitation, la douceur depend decidement moins de l'outil que de
la maniere dont on s'en sert. Finalement, le mors n'a pas ete invente par
hasard. Convaincant, precis, symetrique et dote d'un ingenieux double
systeme d'amortissement : elasticite des commissures + cession de machoire.
Par comparaison, le licol est une sorte d'outil primitif dont l'usage se
justifie bien pour former (parfois reeduquer) chevaux et cavaliers, ou pour
liberer d'une inutile quincaillerie la bouche du cheval d'exterieur... mais
il reste limite et imprecis pour progresser en dressage. Comment jouer du
piano avec des moufles ?


Retirer le filet, a quoi ca sert ?
Ce travail ne rendra pas votre monture plus heureuse. Pour elle, ce qui
compte, c'est la delicatesse avec laquelle vous vous servez de vos aides,
quelles qu'elles soient, et le fait d'avoir sa liberte d'encolure lorsqu'une
source d'angoisse se profile a l'horizon (sujet evoque le mois dernier).
Rien ne vous empeche de lui offrir ce double confort en filet, en pratiquant
la descente de main et des temps de travail "renes en guirlande". C'est plus
sur... Car l'equitation en licol, ou tete nue, comporte un gros risque : que
le cavalier reste impuissant devant une desobeissante du cheval, qu'il n'ait
rien prevu pour le convaincre. Alors, sa monture prendra conscience de son
"pouvoir de dire non" et cherchera a l'exercer encore...
En.fait, le travail sans mors constitue surtout une satisfaction
d'amour-propre pour les orgueilleux que nous sommes ! Une sorte de "test de
fin d'etudes", qui demontrerait la qualite de la preparation equestre et
psychologique du cheval. Mais qui suscite un tel emerveillement du public
que l'heureux cavalier hesite a rompre le charme en expliquant sa methode,
depourvue de magie et de sortileges...

Quels codes utiliser ?
Il n'y a pas de regle en la matiere, si ce n'est la discretion ! Pour
changer de direction, le cavalier peut se tourner tout simplement du cote
souhaite. En guise de renforcement, il peut faire agir ses jambes ou se
pencher pour creer un desequi. libre, a la maniere du crayon tenu en
equilibre sur un doigt, ou recourir aux gestes, qui permettent meme d'agir
sur l'incurvation. Sur ce dessin, on voit la gaule exercer une poussee
visuelle.
Si le cheval ne repond pas, le renforcement consiste a agiter l'objet, puis
a s'en servir pour toucher ou meme tapoter le nez ou l'encolure. La meme
procedure est possible a main nue, mais derange davantage l'equilibre du
cavalier. Ainsi forme, le cheval finira par repondre a des mouvements
invisibles pour le spectateur : une main qui s'ouvre legerement ou qui
deplace a peine le chapeau, le lasso ou le baton qu'elle tient... Pour
freiner, la voix et l'assiette sont les aides de base. A titre de
renforcement, on peut agir sur les crins, l'eventuel collier de chasse, une
torde passee autour de l'encolure... mais aussi, par gestes, diriger le
cheval contre la paroi ou le mettre sur une spirale. Enfin, certains usages
de l'eperon que je ne tiens ni a detailler, ni a conseiller, permettent
d'exiger le freinage et le reculer. Beaucoup de cavaliers s'en servent, tres
peu l'avouent, allez savoir pourquoi...


Pour en savoir plus
Vous trouverez des images d'equitation "nue" dans les cassettes de K.F.
Hempfling ("Le langage du corps") et Jean.Marc lmbert ("Une nouvelle
Equitation"). Mais seule la cassette "Freestyle riding" de Pat Parelli donne
des conseils precis sur la methode suivie. Encore faut-il deja maîtriser
"les 7 jeux".., (Pat Parelli, agence FNH France, tel.: 04 71 03 14 67).

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Les "nouveaux maîtres"

Apprendre à "penser" cheval
par le Dr. Y. Bertrand

OBSERVER - COMMUNIQUER - NEGOCIER, pour une relation naturelle

L'observation patiente et quotidienne du cheval nous apprend son comportement
naturel et les mille et un moyens qu'il a trouvés pour vivre paisiblement
dans l'environnement, à l'intérieur d'un troupeau et aussi avec l'homme.
Cette observation nous amène aussi "à penser et à réagir comme réagit et
pense le cheval et lutter contre la tendance à doter l'animal de caractéristiques
humaines. Lhomme doit inverser le processus et, lorsquil dirige des chevaux,
se mettre dans leur peau (1).

Le cheval est un animal grégaire. Une vie sociale en compagnie dautres chevaux
ou animaux est donc importante pour son équilibre, comme si ce lien social avec
dautres lui était protecteur. Ce caractère est à prendre en compte dans notre
relation avec lui.

L'inconnu représente, a priori, un danger pour le cheval, ce qui va amener une
défense de sa part. Le cheval a, en effet, un statut de proie.
A un danger, son réflexe sera donc la défense, notamment par la fuite.
En effet, par cette réaction de fuite, sa sensation de peur se trouvera diminuée.
Plus particulièrement du fait de son statut de proie ; lhomme est alors perçu
par le cheval comme un prédateur et tout geste ou intention de geste brusque,
agressif de lhomme est perçu comme un acte de prédation.
"Tout mouvement trop rapide ou contraignant peut réveiller son instinct de fuite
et engendrer une réaction de panique" (2).
Monty Roberts répète aussi "quà la moindre occasion un cheval peut avoir envie de
vous dire : je ne veux pas rester à côté de toi, je me sens en danger ; je veux
méloigner de toi et prendre la fuite.
Un animal fuyard se préoccupe avant tout de sa survie et la peur est sa grande
sauvegarde" (3).

Dans ce rapport proie-prédateur, la nécessaire relation de confiance entre le
cheval et le cavalier pour un confort réciproque trouve donc toute sa pertinence.
"Comment cesser dêtre un prédateur à ses yeux, un sujet de peur, pour passer de
son côté" (3), voilà la meilleure manière davoir une relation naturelle avec le
cheval.

Les chevaux jouent entre eux. Aussi, lors de son éducation, il est important que
le cheval samuse.
Pat Parelli développe dans son livre les 7 jeux avec lidée de base de jouer avec
le cheval plutôt que de demander des obéissances absolues (4).
Le reculer, le pas de côté, le cercle, seller, sentir des objets, les mouvements
de longe sur lencolure ... sont autant de jeux dapprentissage.
"Le jeu fait partie de la vie du cheval et il convient de ly encourager" (2).

Ainsi donc, nier la nature du cheval et imposer sa volonté par la force,
cest aller au devant de difficultés dans la relation avec lui.
Pat Parelli intègre ces lois de la nature pour connaître la façon de penser
et de réagir du cheval (4). Prendre le point de vue du cheval, "être" dans
la pensée du cheval, cest le secret pour une relation très étroite avec lui.
Cest respecter la nature du cheval.

Impossibilité de ne pas communiquer
Tout comportement du cheval a valeur de message.
En effet, dans son comportement naturel, le cheval émet beaucoup de signaux
qui sont importants à capter, à observer. Des signaux tels que lorientation
des oreilles, le regard, les expressions faciales, la posture des membres,
la présentation de la croupe, lemplacement de lencolure, les vocalisations ...
sont des messages qui font le langage corporel du cheval.

Ainsi par exemple, les oreilles et les yeux peuvent témoigner de lhumeur du cheval.
Donc, par ces signaux indicatifs, le cheval communique et entre en relation.
Il établit un lien avec ses congénères, avec lhomme. Par ces signaux,
il exprime aussi la nature de ses relations. Ainsi, par exemple, les gestes
de toilettage mutuel en grignotant la crinière sont caractéristiques de relations
damitié alors que lever un membre postérieur est caractéristique dun avertissement
, dune impatience, dune menace.
Le relèvement brusque de lencolure, lorientation latérale des oreilles raidies,
le mouvement immédiat en avant sont caractéristiques dinquiétude, de peur.
Voilà pourquoi, Henry Blake a essayé "de découvrir le sens des signes, des bruits
et signaux divers dont nous voyons les chevaux se servir entre eux pour se
communiquer leurs intentions et leurs désirs" (1).

Pour lhomme également, gestes, postures, intonations de voix... sont des
messages qui ont signification pour le cheval et qui le mettent en relation
de confiance ou de peur avec celui-ci. Cest le contexte de ces messages qui
donnent signification au cheval.

Plus précisément et dans le même sens, Ray Hunt exprime: "He knows that you
know and you know he knows" (5).

Par conséquent, toute situation, même intentionnelle, soit entre chevaux,
soit entre le cheval et lhomme est une situation de communication qui engendre
des comportements. Lhomme a trop tendance à négliger les langages qui nutilisent
pas la parole et "le moindre mouvement dun cheval a sa raison dêtre.
Tout a une signification et doit être pris en considération" (3).

Plus ou moins de la même chose
Lorsquune communication avec le cheval se révèle inefficace, la tendance
naturelle du cavalier est très souvent daugmenter lintensité de sa demande.
Cette réaction du "plus de la même chose" ne donne, en général, aucun résultat,
fige la relation avec le cheval dans un cercle vicieux, crée lescalade qui
aboutit à lénervement du cavalier et du cheval.

Ray Hunt, quant à lui, développe une stratégie du "moins de la même chose".
Par exemple : au lieu de sacharner à garder immobilisé un cheval à larrêt en
tirant de plus en plus sur les rênes ou en ayant non seulement des agressions
mais des intentions agressives, Ray Hunt décourage le cheval de ce comportement
par de petits cercles et laisse le cheval trouver lui-même la position
confortable darrêt immobile: "Let your idea become the horses idea" (5).
Ne pas se battre avec son cheval mais le laisser trouver tout seul.
"Le cheval ne doit, en aucun cas, sentir quil est obligé de céder.
Il doit avoir limpression de décider. Cest la condition sine qua non
du succès de lopération qui nous garantira la coopération totale de notre
partenaire équin" (2).

Le confort réciproque
Se réconcilier avec soi-même, se détendre mentalement avant daborder son
cheval permet déviter un grand nombre derreurs. Si vous êtes nerveux,
le cheval sera nerveux. Si vous êtes calme, il sera également tranquille.
Le cheval "devient le reflet de nos émotions et de nos sentiments" (1).
Et Ray Hunt dajouter "youre not working on the horse, youre working on yourself" (5).
Le cheval est bien si son cavalier est bien.
Il sent que nous contrôlons nos émotions.
Pat Parelli insiste donc sur la nécessité de se contrôler dabord avant de
contrôler le cheval (4).

Conclusions
Les différents auteurs cités minterpellent par les enseignements quils donnent
pour léducation du cheval.
Je fais deux constations:

- En me servant de ces enseignements avec mes chevaux, je retire confort,
respect et créativité.
- Dans ces enseignements , je constate aussi des messages qui devraient
trouver écho dans léducation des enfants. En effet, des méthodes éducatives
réduisent encore la personnalité denfants par leur agressivité, au lieu de laisser
éclore la spontanéité, la créativité dans une relation naturelle et de mise en
confiance.
Ces auteurs apportent donc un autre sens à léquitation: la relation naturelle
et la confiance mutuelle entre lhomme et le cheval. Ils nous font rejeter les
termes de soumission, domination, obéissance, contrainte dans lexigence de
discipline et de performance.
Cest lobservation du cheval, et donc sa connaissance, qui ont permis à ces
auteurs darriver à négocier avec lui de façon naturelle et paritaire.
Par rapport aux méthodes conventionnelles déducation du cheval, cette approche
nouvelle, éthologique, génère moins de résistances et de conflits entre le
cheval et le cavalier.
Quelles leçons de vie !
Conseils bibliographiques
(1) Blake Henry, Je parle aux chevaux...ils me répondent, Zulma, 1997
(2) Gentili Bino, Franchini Maria, La méthode Gentili, Zulma, 1997
(3) Roberts Monty, Lhomme qui sait parler aux chevaux, Albin Michel, 1997
(4) Parelli Pat, Natural Horse-Man-Ship, Western Horseman Book, 1993
(5) Ray Hunt, Think harmony with horses, Milly Hunt, 1987


Pat Parelli
Lextrême expérience
Ou comment "parler" cheval au point que les chevaux nen reviennent pas eux-mêmes !
par Brigitte Latouche
Cest ce qui mest arrivé lorsque jai rencontré pour la première fois Pat Parelli
et "travaillé" mon Appaloosa, Yankee, avec lui.
Je savais que je pouvais comprendre mon cheval et lui accorder toute ma confiance,
mais à ce point-là, cest vraiment fabuleux !
En effet, il existe lapproche du cheval et son éducation dans le respect,
telle que nous la concevons en Western Riding, mais il y a encore plus...
plus naturel et cest la PNH : "Parelli Natural Horsemanship"
Cette méthode, basée sur lapplication des jeux que pratiquent les chevaux au pré,
est vraiment efficace et structurée. Je peux en parler en connaissance de cause
pour lavoir expérimentée au cours de stages organisés en Belgique,
ainsi quau centre PNH France, à la Beaume, en compagnie dune jument que je ne
connaissais pas.
Eh bien, croyez-moi ou non, à la fin de la semaine de stage, la jument me
connaissait aussi bien que moi je la "lisais" et nous formions un couple complice
car nous nous comprenions grâce à notre "body language", sans un mot...
juste une attitude... un regard... Cest aussi et surtout une remise en question
du comportement de "prédateur" de lhomme qui doit se transformer en "leader"
de troupeau, bref en "Alpha" équin.
Jai également rencontré à la Beaume Sylvia Furrer, instructeur P.N.H.,
dautres élèves PNH, ainsi que des gens sympa, orientés vers la compréhension
plutôt que la soumission du cheval.
A la fin du stage, Sylvia, qui avait observé notre comportement, notre attitude
et nos techniques de jeux avec nos chevaux respectifs, notre façon daborder et
monter nos chevaux respectifs, ainsi que notre façon daccéder au "Level 1"
(la méthode compte 10 "Levels" : Pat Parelli se considère au "Level 7",
après réussite de tests appropriés. Il nexiste en Europe quun seul "Level 4",
et en Belgique, à ce jour, on peut compter 3 "Levels 1" dont jai la fierté de
faire partie.
Ces personnes, ayant accédé aux différents "Levels" (niveau dinstruction)
reconnus par "PNH office USA" sont seules habilitées et à votre disposition pour
de plus amples renseignements (organisation de stages, démonstrations,
contacts USA, matériel...) sur la méthode "PNH" à laquelle nimporte qui peut
accéder : plusieurs routes soffrent à vous. Tout dépend du niveau de compétence
que vous voulez acquérir et de la vitesse à laquelle vous voulez y arriver.
Ce que vous apprendrez à travers la "PNH" ce ne sont pas les bases habituelles,
ce sont des concepts parmi les plus avancés en psychologie équine et en
comportement, et des techniques parmi les plus avancées concernant le travail
des chevaux, aussi bien au sol que sur leur dos.
PNH vous apprend à acquérir un savoir intime dans les quatre domaines essentiels
qui permettent de devenir un "Homme de cheval" : le travail à la longe, le travail
en liberté, léquitation "Freestyle" (en liberté) et en finesse.
Depuis le simple apprentissage permettant dêtre plus en sécurité et davoir plus
de plaisir avec les chevaux, jusquà laccomplissement dambitions professionnelles
et compétitives, les programmes de PNH ne ressemblent à rien dautres,
où que ce soit dans le monde.


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